7 signes qui révèlent votre peur d’être critiquée au travail

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Femme dans une salle d'attente qui se cache derrière une feuille de papier
Source: GettyImages

Vous est-il déjà arrivé de passer des heures à peaufiner un compte rendu… avant de l’envoyer, en vous demandant encore si tout est clair et si vous n’avez rien oublié ?
Ou de stresser pendant des heures avant un entretien annuel, de peur qu’on pointe la moindre défaillance ?
Peut-être même que, lors d’un tour de table pour vous présenter, votre cœur s’emballe… et les mots ont du mal à sortir.

Et si, sans même vous en rendre compte, la peur du jugement et du regard des autres influençait votre façon d’agir, de vous exprimer… et même de travailler ?

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Il y a des signes qui ne trompent pas.
Voyons si le premier vous semble familier.

Signe #1 : Se conformer aux attentes implicites

Hommes et femmes d'affaire en file indienne, bien droits, le long d'une cloison
Source : Gettyimages

Vous arrive-t-il d’avoir une opinion clairemais de choisir de la garder pour vous ?

En réunion, vous pensez qu’une stratégie est bancale, mais vous acquiescez comme tout le monde. Vous craignez le regard sceptique, la remarque désobligeante… ou simplement d’être perçue comme celle qui “complique les choses”.

Alors vous adoptez la ligne du groupe, même quand elle ne vous convainc pas.

Et ce n’est pas seulement dans les grands débats. Cela se glisse aussi dans les détails du quotidien : sourire à une blague que vous ne trouvez pas drôle, approuver une décision qui ne vous satisfait pas, ou même éviter les discussions informelles autour de la machine à café.

Pourquoi ? Parce que dans ces moments-là, le risque de déplaire ou de devoir argumenter vous semble au-dessus de vos forces.

Vouloir éviter les tensions est naturel. Mais lorsque cela devient un réflexe permanent, cela peut finir par vous éloigner de vous-même… souvent sans même que vous vous en rendiez compte.

Signe #2 – Éviter de prendre la parole

En réunion, vous pensez à une solution plus adaptée, vous voyez une faille béante dans le plan présenté… et pourtant, vous ne dites rien. La peur de paraître ridicule, d’entendre une remarque désobligeante ou de croiser un regard accusateur vous retient.

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Poser une question ? Vous y pensez… mais vous ravisez aussitôt : “Tout le monde a l’air de comprendre. Je vais passer pour une idiote !”

Exprimer un désaccord ? Trop risqué : “Et si je me fais mal voir ?”

Alors, vous laissez filer. Vous acquiescez à l’opinion dominante, même quand elle ne reflète pas vos convictions.

Sur le moment, ce choix semble plus simple : moins d’exposition, moins de risques.

Mais à force de taire vos idées, vous repartez souvent avec cette sensation frustrante : “J’aurais dû le dire »… et vous vous en voulez.

Signe #3 – Toujours chercher à vérifier 

Un mail, un rapport, une présentation… rien ne part sans être relu. Une fois. Deux fois. Trois fois. Parce qu’il ne faut surtout rien laisser passer.

Un mot mal choisi ? Une faute d’orthographe ? Une coquille oubliée ? Une donnée surprenante ? Chacun de ces détails pourrait devenir un motif de remarque désobligeante.

Votre devise ? « TOUJOURS TOUT VERIFIER« … Pour être sûre.

L’envoi d’un document important ? Vous le repoussez, juste “au cas où”, pour vérifier une dernière fois, tant que vous n’êtes pas certaine à 200% qu’aucune erreur ne s’est glissée, qu’aucune virgule ne manque à l’appel.

Femme qui scrute un document a la loupe
Source : Gettyimages

Et quand le doute persiste, vous demandez l’avis d’un collègue : “Tu peux relire ? On ne sait jamais…”

Ce qui vous gêne, ce n’est pas tant de passer à côté de quelque chose. Tant que vous seule vous apercevez qu’il y avait une coquille… C’est tolérable. Tout le monde commet des erreurs ! Mais l’idée qu’elle soit découverte par une autre personne que vous est intolérable.  

Signe 4# – Éprouver de la gêne à recevoir des compliments 

Femme qui met sa main devant sa bouche pour masquer sa gêne en souriant
Source : Gettyimages

Un compliment ? Vous ne savez jamais quoi en faire.

Un “bravo” en réunion ? Vous le balayez aussitôt : “Oh, ce n’est rien… j’ai juste fait mon travail” car dans votre tête, vous auriez pu faire mieux !

Alors, vous minimisez vos réussites, parfois même vous les passez sous silence.

Pour éviter de “faire mauvaise impression”, vous limitez les échanges avec la hiérarchie. Moins on vous remarque, mieux vous vous sentez car moins on risque de pointer un faux pas.

Et les feedbacks ? Même bienveillants, ils vous mettent mal à l’aise. Vous attendez le « mais » au tournant. Nul n’est parfait, n’est-ce pas ?

Alors même si on vous fait dix compliments avant, une seule observation négative, et c’est cette dernière qui occupe toute votre tête. Vous la ruminez, la ressassez, vous en voulez à mort, et laissez la honte et la colère (contre vous-même) s’installer.

Signe 5# – Adopter un style vestimentaire très neutre 

Femme d'affaire dans un style vestimentaire neutre
Source : Gettyimages

Les couleurs vives ? Trop voyantes. Les imprimés audacieux ? Risqués. Les accessoires ? Pas toujours appropriés. Alors, vous choisissez la discrétion : des tons sobres, des coupes classiques, rien qui puisse attirer l’attention… ou prêter à commentaire.

Car être remarquée, c’est aussi prendre le risque d’être jugée :

Est-ce que c’est … trop long, trop court, trop voyant, trop décolleté, trop coincé, trop tape-à-l’œil, trop strict …?

Est-ce que ça ne manque pas… de sérieux, de rigueur, de professionnalisme, de crédibilité, de discrétion…?

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Alors, pour ne prêter à aucun commentaire, vous cherchez à vous fondre dans le décor : couleurs passe-partout, vêtements sans fantaisie, sans accessoires voyants, chaussures classiques, coiffure discrète, maquillage très léger… voire pas de maquillage du tout.

Résultat : votre apparence ne reflète pas toujours votre personnalité, mais elle vous rassure. Moins on vous remarque, moins on risque de vous juger.

Signe #6 – Avoir du mal à poser ses limites

Femme d'affaires qui prend un  dossier qu'on lui tend
Source : Gettyimages

Dire non ? Rien que d’y penser, vous sentez un blocage.

Un collègue vous demande un coup de main alors que votre agenda est déjà saturé ? Vous acceptez. Votre manager vous confie un dossier urgent à la dernière minute ? Vous dites oui. Parce que, dans votre esprit, vous êtes là pour travailler. Refuser, ce serait presque inconcevable : comme si vous n’étiez pas professionnelle.

Je me souviens d’une scène marquante. Peu de temps après une prise de poste, ma manager de l’époque m’a dit :

Tu vas voir qu’ici, il faut apprendre à dire non.”

Sur le moment, j’ai été choquée. Dans ma tête, c’était clair : “Quoi ? Je ne suis pas là pour répondre aux demandes ?

Elle a enchaîné en m’expliquant que certaines personnes venaient, à la dernière minute, demander des choses improbables. Et que dans certains cas, dire non n’était pas un signe de mauvaise volonté, mais de bon sens :

  • soit parce que le système ne le permettait pas,
  • soit parce que le délai demandé était irréaliste.

Dire non, en justifiant et en négociant. Une idée totalement nouvelle pour moi, à l’époque.

Mais tant qu’on n’a pas fait de travail sur soi, on ne voit pas les choses comme ça. On dit oui, encore et encore, quitte à grignoter sur son temps personnel, son énergie… et parfois son sommeil.

Et si la fatigue s’accumule, on se dit que c’est normal : travailler, c’est aussi ça.

Signe #7 – Refuser les promotions ou responsabilités

Femme d'affaire, mains levées, sourire crispé, qui semble dire "oula, pas moi !"
Source ChatGPT/Blog de Cadre

Une promotion ? Plus de responsabilités ? Sur le papier, ça peut sembler flatteur… mais dans votre tête, c’est une autre histoire.

Quand on vous propose de piloter un projet, de manager une équipe ou de prendre un nouveau poste, une cascade de pensées surgit :

“Je ne sais pas faire ça.”
“Je ne suis pas capable.”
“Il faut maîtriser tellement de choses… et moi, je ne sais rien faire de tout ça correctement !”

En un instant, tout ce que vous ne savez pas encore prend le dessus. Là où d’autres se disent “j’apprendrai en avançant”, vous voyez surtout tout ce que vous ne maîtrisez pas. Et puisque, pour vous, bien faire = maîtriser à 100%, la promotion ressemble à un terrain miné.

Résultat : vous déclinez poliment ou trouvez une bonne raison de refuser. Non pas par manque d’ambition, mais parce que, dans votre logique, accepter un poste sans être parfaitement prête, c’est prendre le risque de “mal faire”. Et dans ces circonstances, sortir de sa zone de confort et “mal faire”, c’est surtout s’exposer aux critiques de votre manager… ce qui, pour vous, est tout simplement impensable.

Pour conclure

Plusieurs de ces signes vous ont-ils parlé ?

L’idée n’est pas de vous juger, ni de vous coller une étiquette. C’est plutôt de prendre conscience des mécanismes invisibles qui influencent vos choix, vos paroles, vos actions… souvent sans que vous vous en rendiez compte.

La bonne nouvelle, c’est qu’une fois que l’on en prend conscience, on peut commencer à reprendre la main. Pas en changeant tout du jour au lendemain, mais en avançant pas à pas, en testant de nouvelles façons de faire, en apprenant à oser un peu plus chaque jour.

Et si vous commenciez dès aujourd’hui ?

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Parmi ces 7 signes, lesquels vous parlent le plus ? Qu’avez-vous déjà tenté pour oser davantage ?

Comment faites-vous, aujourd’hui, pour dépasser la peur du jugement ? Ou au contraire, qu’est-ce qui reste le plus difficile pour vous ?

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Commentaires 18

  • Merci pour ton article qui pousse à une introspection fine, en nous mettant face à un miroir que nous n’avons pas toujours envie de voir. Tous les signes que tu décris si bien sont tellement universels.
    Je trouve que se conformer aux attentes implicites est sans doute le plus difficile à débusquer. Notre culture d’entreprise nous enferme malgré nous dans un carcan. Et cela nous semble normal et « professionnel » de nous y conformer.

    • Je suis d’accord avec toi. Une bonne partie des entreprises nous enferme dans leur culture… Et à la réflexion, ce qui est drôle, c’est que lors des entretiens d’embauche, paradoxalement, on demande aux candidats : Pourquoi je vous prendrais vous plutôt que quelqu’un d’autre ? Autrement dit : quelle est notre singularité… pour ensuite ne plus en tenir compte dans le meilleur des cas, voire nous demander de gommer nos excès…

  • Une lecture qui résonne profondément avec la réalité de nombreux professionnels.
    Les signes évoqués sont d’une grande justesse et permettent de mettre en lumière des comportements qu’on adopte parfois sans s’en rendre compte.
    Un article qui pousse à la réflexion et donne envie d’avancer avec plus de confiance et de bienveillance envers soi-même.

  • Merci pour cet article très intéressant. on entre vite dans des cases quand on travaille en entreprise, et il y a beaucoup à faire pour oser être soi et sortir de la peur du regard des autres, ce qui est pourtant essentiel pour s’épanouir professionnellement !

    • Effectivement, l’une des conséquences de ne pas oser être soi est de ne pas s’épanouir au travail… Certainement l’une des raisons qui font qu’il y a autant de mal-être, de déprime et de burn out !
      Merci pour cette réflexion, Laetitia !

  • Wow, les signes parlent d’eux-mêmes. Je ne pensais pas en cocher autant .. Merci pour cette mise en lumière ! La neutralité permet aussi de ne pas trop raconter sa vie à ses collègues et de bien séparer le travail et la vie perso. Je trouve que le curseur est difficile à placer ..
    Merci en tout cas pour cet article

    • Ah… Ravie d’apprendre que cet article t’ai permis d’avoir cette prise de conscience, Antoine ! C’est le 1er pas vers un possible changement
      C’est vrai qu’il faut trouver une juste mesure entre ce qu’il est utile de partager avec ses collègues et de ce qu’il est préférable de garder pour soi, parce que c’est vraiment du domaine perso.

  • Salut j’ai lu ton article sur les signes de peur d’être critiqué au travail, et j’ai été marqué par cette phrase : « La critique est souvent perçue comme une agression en raison de son manque de précision et de contexte. »
    Elle est brillante car elle met le doigt sur ce qui rend l’échange difficile : ce n’est pas la critique en soi, mais l’absence de clarté.
    Merci pour ce texte clair et utile, qui rend visible ce qui reste souvent flou

  • Bonjour, un bel article.
    Pour répondre à Qu’avez-vous déjà tenté pour oser davantage ? :
    Je regarde les commentaires et les critiques virulentes de certaines personnes que je considère comme très qualifié dans un domaine.
    Et je me dis, si même eux ce font critiquer, vas-y fonce..

    • Wahou ! Excellent mindset ! Voir que même les plus reconnus dans leur domaine sont critiqués, c’est le meilleur argument pour arrêter de se censurer.
      Spoiler : c’est un sujet que j’aborde dans la formation que je vais bientôt proposer, justement

  • Voici un article passionnant ! Je ne suis pas du tout dans cette catégorie, je représenterais plutôt le contraire. Toutefois, j’ai eu à aider des collègues qui eux ou elles rentraient parfaitement dans ce cadre t si j’avais eu un tel article à disposition, ça m’aurait grandement aidée.
    Les solutions ont l’air si évidentes qu’on se demande pourquoi on n’y avait pas pensé.
    Ce que j’ai le plus apprécié, c’est la partie sur la critique…
    Grand merci.

  • Excellent article, très juste et bienveillant.
    Il met en lumière des mécanismes qu’on ne remarque pas toujours mais qui pèsent lourd dans l’ambiance qui règne et la confiance en soi au travail.
    La peur du jugement, le perfectionnisme ou la difficulté à dire non … des thèmes qui parlent à beaucoup plus de personnes qu’on ne le croit.
    Merci pour cette analyse éclairante et pleine de douceur.

    • Merci beaucoup pour ton message bienveillant.
      Ces thématiques sont effectivement plus présents qu’on ne l’imagine dans la vie en entreprise, et c’est toujours encourageant de voir qu’elles trouvent un écho.

  • Excellent article !
    C’est fou comme certains mécanismes peuvent s’installer sans qu’on s’en rende compte.

    En te lisant, j’ai repensé à mes premières années en banque : ce besoin de “faire bien”, de ne surtout pas déplaire, d’avoir toujours la bonne réponse… C’est épuisant à la longue.
    Et surtout, ça empêche d’être soi-même ou de progresser, parce qu’on reste coincé dans la peur du jugement.

    Je crois qu’on sous-estime à quel point oser dire non, accepter de se tromper ou simplement assumer ses idées peut être libérateur. C’est souvent là que commence la vraie confiance en soi.

    Merci pour ce rappel utile et très juste

    • Merci pour ton partage Jonathan !
      Je suis entièrement d’accord avec toi, s’autoriser à faire ce qu’on s’interdit est extrêmement libérateur.

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