Les 7 conseils à appliquer sans retenue pour être rapidement en burn out

Après deux ou trois semaines de vacances où vous n’avez pas complètement déconnecté du travail, vous êtes déjà sur plusieurs fronts pour répondre à toutes les sollicitations hyper urgentes sur les projets qui ont végétés tout l’été.

Mais certaines personnes étant encore en congés, la reprise n’a pas encore vraiment eu lieu. La vraie vie ne reprendra vraiment que dans une semaine ou deux. Vous êtes un peu fatiguée, mais ce n’est pas grave. Vous adorer votre travail et vous allez être au taquet pour relever tous les défis, les professionnels comme les familiaux. Rien ne vous arrêtera

Parfait ! Vous êtes sur la bonne voie pour le burn out. Après avoir allègrement franchi les deux premières étapes du plaisir au travail et du sur-engagement, vous vous approchez à vitesse grand V de la troisième, celle de l’acharnement frénétique.

Eh, oui ! Vous êtes une femme, et même une super Wonder Woman. Jongler entre l’achat des fournitures scolaires pour trouver le cahier 24×36 à petits carreaux et sans spirale, l’inscription au centre de loisirs ou à la cantine, le rendez-vous chez le médecin pour obtenir le certificat médical de l’inscription au club de gym ou de danse de votre fille adorée, les chaussures de foot de votre fils chéri pour remplacer celles de la saison dernière devenues trop petites… Vous maitrisez.

Et de surcroit, vous devez prouver au monde entier que vous êtes à la hauteur de ce que votre hiérarchie attend de vous : un investissement sans faille.

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D’ailleurs lors du dernier séminaire, tous les grands pontes de la boite vous l’ont répété à chaque pitch : tous les collaborateurs (dont vous faîtes partie) ont été extraordianires ! Tout le monde à son niveau, a contribué à la formidable croissance de l’entreprise ! C’est magnifique !!! Personne ne pensait arriver à de tels résultats et pourtant VOUS l’avez fait ! Bravo !!! Tout cela, c’est grâce à vous…

« Malheureusement, la concurrence est féroce. Et nous devons continuer à progresser, à réduire nos coûts.  Alors, poursuivons nos efforts et continuons à faire encore plus avec encore moins. On sait que vous en êtes capable. On compte sur vous ! »

Comme vous êtes bonne élève, vous allez tout faire pour relever les manches une fois de plus, vous investir tête baissée pour relever le challenge ! Et courir en même temps vers un bénéfice secondaire non négligeable. Celui de faire un burn out. Le rêve !

Voyons tout ce que vous devez continuer à faire pour pouvoir profiter de cette chance inouïe !

#1 – Surinvestir dans le travail

Quoi de plus merveilleux que de se donner corps et âme dans le travail. Surtout que vous a.do.rez votre job et que vous n’imaginez pas faire autre chose.

En plus, changer pour quoi ? Se retrouver dans une situation encore pire que celle dans laquelle vous êtes ? Avec le risque de se retrouver sans poste ou au chômage ? A non merci.

C’est vrai que vous prenez de plus en plus de temps sur votre vie perso, mais ça en vaut la peine. Et de toute façon, vous culpabiliseriez si vous n’aviez pas de travail.

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Vous n’êtes pas perfectionniste, non. Vous savez pertinemment bien que la perfection n’existe pas. Vous, vous faites juste de votre mieux. Pas comme votre abruti de collègue, qui passe son temps à lécher les bottes de votre N+1, voire même parfois du N+2 à chaque fois qu’il en a l’occasion, mais qui n’en fait pas le quart de ce que vous, vous produisez.

Bizarrement cette année, il a eu de l’avancement et pas vous. Pourtant, lors de votre entretien annuel, vous avez reçu les félicitations de votre boss et après tout ce que vous avez fait, vous auriez bien mérité de l’avoir cette promotion.
C’est vraiment injuste que vos patrons ne reconnaissent pas votre travail à sa juste valeur. Mais, bon. Vous allez vous donner encore plus cette année, vous finirez bien par monter en grade !

Ne commencez pas à réfléchir, vous pourriez vous démotiver et devenir pessimiste.

Voyons plutôt comment poursuivre vos efforts et augmenter vos chances de le faire, ce burn out.

#2 – Travailler systématiquement dans l’urgence

Pour réduire les charges, les suppressions de poste se succèdent au rythme des restructurations. Les stagiaires qui changent tous les 6 mois ou des intervenants extérieurs qui tournent tous les 2 ans remplacent désormais la plupart de vos collègues partis en retraite.

Les connaissances métiers s’envolent à chaque départ successif mais cela apporte de nouvelles méthodes de travail et une vision plus moderne à l’entreprise qui a besoin de se renouveler.

Ces nouvelles organisations vous déstabilisent et font monter la frustration d’un cran à chaque nouvelle étape. Vous manquez de plus en plus d’autonomie et de vision à long terme.

Mais serrez les dents. Surtout, ne faites pas part de vos états d’âme, cela pourrait vous être reproché plus tard.

Les dossiers surgissent de plus en plus souvent au dernier moment, avec leurs lots d’obstacles à contourner ou surmonter. Un peu de stress supplémentaire ? Finalement, ce n’est pas si mal ! Cela permet de mettre un peu de piment et vous stimule à vous remettre en cause pour faire encore mieux qu’avant. A quoi bon chercher du sens à son travail ? C’est une perte de temps.

Enchainons immédiatement avec le point suivant pour avancer plus rapidement vers votre objectif.

#3 – Négliger ses besoins fondamentaux

Prendre soin de soi, porter de beaux vêtements, penser à boire de l’eau régulièrement dans la journée… Que nenni ! Et je ne parle même pas d’aller aux toilettes quand on en a envie. Pas le temps. Vous vous retenez. Votre vessie n’a qu’à bien se tenir, cela musclera votre périnée. Et les jours de télétravail, la tenue la mieux adaptée : le pyjama ! Cela fera moins de linge à laver.

Le déjeuner ? Dans le meilleur des cas, un menu complet : sandwich, coca, tarte au citron meringuée. Sinon, rien. Pas le temps d’aller à la cantine et encore moins au restaurant du coin. Devant son ordinateur en guise de distraction, c’est parfait !

Cela vous a coûté quelques kilos en plus (ou en moins). Pas grand-chose, juste une dizaine… la dernière fois que vous êtes montée sur la balance, il y a 8 mois.  Depuis, vous n’osez plus vous regarder dans la glace, de peur de vous faire peur.

Côté santé, ne tenez pas compte des maux de tête qui reviennent de plus en plus fréquemment, des douleurs dorsales qui vous empêchent de porter votre petit dernier, des crampes d’estomac qui vous donnent une bonne raison de manger moins, de votre tension qui est à son maximum (ou à son plus bas, c’est selon).

Un diabète de type 2 ? Continuez à manger plus gras, plus salé, plus sucré.

Vos défenses immunitaires ont diminué et vous êtes plus souvent sujette aux maladies infectieuses du type rhume, grippe, otite, sinusite, allergies ? Ignorez-les totalement

L’anxiété vous empêche de vous endormir ? Génial. Les insomnies contribuent grandement à faire plus d’erreurs d’inattention et augmentent les difficultés à porter un jugement objectif.

Pour compenser le manque de sommeil, n’oubliez pas les quinze cafés (ou thés) par jour, les dizaines de barres chocolatée et autres sucreries disponibles dans tous les bons distributeurs de l’étage. Et pour les fumeuses, les pauses clopes, six fois par jour. La nicotine, ça permet de tenir le coup.

Pour faire face au sentiment d’échec et d’incompétence, compensez en travaillant encore plus, continuez à vous dévaloriser sans relâche pour sombrer plus profondément dans le pessimisme.

Vous commencez à perdre pied ? Bravo ! Ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Passez sans plus attendre à l’étape suivante.

#4 – S’affranchir des limites

Surtout ne vous fixez aucune limite concernant la durée du temps de travail car votre estime de vous risquerait d’augmenter. Non, continuez à vous dévaloriser éternellement.

Vous êtes en télétravail un ou deux jours par semaine ? Surtout n’ayez pas d’espace défini et autorisez tout le monde à venir vous voir n’importe quand. Vous ne travaillez pas vraiment, vous êtes à la maison.

Bien sûr, vos enfants adorés ont le droit de venir dessiner ou manger à côté de vous… Comme vous avez le ventre vide depuis hier soir, vous pourrez en profiter pour avaler le paquet de gâteaux que votre amour de tête blonde vient de placer juste à portée de main. Cela vous évitera de perdre du temps à vous préparer un bon petit repas bien équilibré.

Quant à fixer des limites à vos collègues, collaborateurs ou supérieurs hiérarchiques… N’y pensez même pas. Acceptez qu’ils vous adressent des messages à toute heure du jour et de la nuit. Autorisez-les à bafouer vos valeurs les plus fondamentales.

Profitez intégralement de la perte totale de votre autonomie, appréciez pleinement le sentiment de perte de contrôle sur votre vie, et augmentez les effets en y ajoutant sans retenue les conseils du point suivant.

#5 – Rompre le lien social

Pour gagner le plus de temps possible sur le temps, vous sautez déjà allègrement la pause déjeuner. Mais supprimez aussi les pauses café entre collègues ou les petites célébrations (fête, anniversaire, naissance…)  qui pourraient vous remonter le moral lorsqu’il est au plus bas.

De plus, au détour d’une conversation, vous pourriez apprendre une information capitale qui pourrait vous permettre d’avoir une meilleure vision de la stratégie d’entreprise ou de rencontrer une personne qui détient les éléments que vous cherchez à obtenir depuis des semaines et vous faciliterait la vie.

Refusez également tout déjeuner avec un ancien collègue. Si certains repas sont planifiés dans votre agenda, annulez-les sur le champ.

Restez seule et enfermez-vous à double tour dans vos pensées négatives qui commencent enfin à vous faire perdre pied.

Demeurez dans l’indécision permanente et la confusion absolue. Les études ont montré que le faible soutien social participe incontestablement au manque de recul de toute situation, ce qui est excellent pour ce que vous recherchez.

Mais ce n’est pas tout. Le #6 va vous permettre d’aller encore plus rapidement à l’épuisement total. Comment ? Lisez la suite.

# 6 – Abolir les pauses

Supprimez toutes les pauses de la journée, et si vous fumez, mettez la barre très haut en arrêtant du jour au lendemain le tabac et la vaporeuse… Cela vous permettra d’augmenter à nouveau votre niveau de stress chronique et de changer votre métabolisme.

Si vous êtes en télétravail, optimisez le temps de transport que vous gagnez et profitez en pour commencer plus tôt et terminer encore plus tard.

Restez connectée à votre portable du lundi au dimanche, du 1er janvier au 31 décembre. Consultez vos messages régulièrement (soirs, week-end et vacances sans exception), et répondez-y dès réception pour ne pas faire attendre votre interlocuteur. Surtout si c’est votre chef !

Le fait de ne pas décrocher des appareils électroniques vous permet de ne rater aucune information et surtout, vous empêche de vous connecter à vous-même. Dieu seul sait ce que vous pourriez trouver !

Prise de conscience que votre vie n’a plus de sens, émotions désagréables… Non, c’est encore trop tôt. Mieux vaut attendre un peu qu’elles fassent surface d’elles-mêmes pour vous plonger en plus dans une dépression sans fond.

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Jouissez plutôt des troubles de concentration et de mémoire, liés aussi au manque de sommeil. Vous verrez, c’est très amusant de rechercher sans arrêt ce que vous voulez dire, écrire ou faire.

Mais n’en abusez pas trop non plus car vous rateriez votre droit au passeport du burn out ! Ce  serait vraiment dommage, vous n’êtes plus qu’à une seule étape du but final. Découvrez laquelle, juste après.

# 7 – Supprimer les loisirs

Si vous avez déjà mis en application tous les points précédents, vous n’aurez aucune difficulté à arrêter toute pratique sportive.

Oubliés la gym du midi, le footing du week-end, la piscine du jeudi soir, la zumba du club med… Très bénéfique pour garder en soi toutes les émotions négatives (colère, agressivité, irascibilité, sarcasme, cynisme…) dues aux diverses frustrations accumulées au fil du temps.

Ne consacrez plus aucun moment à vos passions (musique, peinture, dessin, macramé, mots croisés, sodoku, lecture…). Ce temps là est révolu. A présent, place au travail à 200%. Si vous ne le faites pas maintenant, quand le ferez-vous ?

Bien sûr, proscrivez absolument toute forme de méditation, de yoga ou de sophrologie. Rien de tel pour vous détendre et fiche en l’air des mois entiers de surtension.

Oubliez aussi vos week-ends entre amis. Ils pourraient se douter de quelque chose et stopper net votre ambition. Non. Ce serait vraiment trop dommage. Pour les en dissuadez, n’hésitez pas à lancer des réponses sarcastiques comme vous avez si bien commencé à le faire. Le cynisme fonctionne également très bien pour éloigner les fêtards importuns et vivre intensément le retrait social.

Et surtout, surtout, plus aucune sortie en famille. Terminé les balades en forêt, les séances ciné-mac do, les samedis shopping. Place au travail, au travail et encore au travail.

Privilégiez sans conteste les disputes de couple et les confrontations avec les enfants. Et pourquoi ne pas envisager de divorcer ? Cette solution est vraiment bénéfique pour vivre à fond le repli sur soi.

Voilà ! Si vous avez suivi à la lettre tous ces judicieux conseils, êtes entrée dans la phase « acharnement frénétique », troisième et avant dernière phase menant au burn out.

Vous faites désormais partie des trois millions de salariés menacés par le burn out.  Vous avez à présent toutes les chances de rejoindre les 26% de managers qui ont vécus des problèmes psychologiques graves à cause d’une charge de travail trop importante et/ou d’une mauvaise organisation du travail.

Il ne vous reste plus qu’à attendre bien sagement la phase finale : l’effondrement (psychique, émotionnel et physique)…

A tout hasard, si vous souhaitez changer d’objectif, contactez-moi pour faire le point sur votre relation au travail et comprendre ce qui constitue aujourd’hui, un frein à votre équilibre.

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Commentaires 7

  • Quel article!! On s’y retrouve, on se dit « non…je n’irais pas jusque là…ah…peut être…non, mais non! »
    Cet article donne envie de rire et de pleurer à la fois, en tout cas je diffuse sans modération.
    Merci Patricia

  • Merci Fabiola !

  • Je suis vraiment en train de prendre conscience que le travail me vampirise , pas plus tard que Dimanche dernier, j’ai travaille de 05h00 a 15h00 dabs pause ne dejeuner, ca m’a fait reflechir ainsi que votre article, du coup, aujourd’hui, J’ai Pris ma journee pour me reposer et passer a autre chose, Merci.
    Florence

  • Sans paus ni dejeuner

    • Bravo, Florence, pour cette prise de conscience, et surtout pour cette prise de décision !

      Et merci pour ces encouragements.
      Bonne continuation

  • Pour moi c’est trop tard, j’avais toutes les prédispositions pour le faire: syndrome du bon élève, implication maxi, désorganisation du travail, management défaillant et entreprise sans limite de performance et sans reconnaissance. Résultat, superman s’est crashé et se soigne depuis 3 ans avec succès mais c’est très dur. Prévention défaillante… Et sujet toujours aussi tabou ce qui n’aide pas à déculpabiliser. Merci pour ce blog, mais que font la médecine du travail ? Les RH ? Les syndicats qui ne représentent plus personne à part eux même ? Je reste en colère pour tout le mal subit pour moi et ma famille. Mais chut, faut pas le dire trop fort car en fait c’est de notre faute de ne pas être assez fort pour éviter tout ça.

    • Merci Thierry pour votre témoignage.
      Effectivement, vous avez toutes les bonnes raisons d’être en colère. Toutes les conditions étaient réunies : un management défaillant, votre personnalité et vos valeurs morales, une entreprise qui pousse ses employés à se dépasser sans compter…
      Et je partage votre constat : prévention plus que défaillante en entreprise. Je dirais qu’elle est carrément inexistante. Pour en avoir discuté avec des managers, lorsqu’ils décèlent un collaborateur à risque +++, ils n’ont aucune aide pour faire en sorte que leur collaborateur prenne conscience qu’il a dépassé les limites.
      Par rapport à la médecine du travail, aux RH et aux syndicats, les avez-vous contactés à un moment donné ?
      Avez-vous fait appel à un professionnel de la santé pour vous accompagner à évacuer cette colère et toutes les émotions encore présentes par rapport à cette situation ? Car maintenant, il est primordial pour vous d’évacuer les émotions dites négatives pour remonter la pente. Bon courage, et j’espère que vous retrouverez vite votre joie de vivre.

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