Vivre au temps du Corona : Quoi faire de nos émotions ?

Quoi faire de nos émotions
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Anxiété, tristesse, colère… Les émotions s’invitent au travail depuis de nombreuses années déjà, et avec le Coronavirus, notre système émotionnel est soumis à encore plus rude épreuve : inquiétude quant à l’avenir, tristesse d’être coupé de ses collègues et de ses proches à la veille de Noël, frustration de ne pas pouvoir faire ce dont on a envie tant dans sa vie privée qu’au travail, crise de nerf parce qu’on ne supporte plus ses enfants ou son mari…

Les émotions nous bouleversent plus que d’habitude. Mais quoi de plus normal face à un tel chambardement ? Nous ne sommes pas des machines !

Mais au fait… A quoi peuvent bien servir ces émotions qui viennent tous nous chambouler ? Comment les gérer dans le monde professionnel ?

Longtemps considérées comme une faiblesse, les RH viennent de (re)découvrir que l’intelligence émotionnelle était un plus managérial fondamental.

Comment faire quand cette « intelligence » ne fait pas partie de nos programmes ?

Voyons d’abord ce que sont les émotions…

#1 – Les émotions : une alarme indispensable 

Gyrophare
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Emotion vient du latin « emovere » qui signifie mettre en mouvement. L’émotion est en quelque sorte un voyant qui va s’allumer pour nous signaler que ce qui est en train de se passer là, maintenant, tout de suite, n’est pas OK.

Les trois émotions principales bien mal nommées « négatives » sont la colère, la tristesse et la peur.

Chacune a son utilité et chacun d’entre nous a privilégié l’une d’entre elle. De plus, selon notre personnalité, nous pouvons soit l’exprimer, soit l’intérioriser, soit la nier.

Voir aussi : Quel est votre centre préféré ? Instinctif, émotionnel ou mental ? Voyage au cœur de la personnalité

Lors de mes coachings, la plupart de mes clients ne connaissent pas le rôle de chaque émotion. Voici donc  la fonction des trois principales…

  • La colère :

    elle indique que nos limites ont été dépassées et qu’un besoin vital pour nous n’est plus respecté.

Stop
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Exemple : le manque de respect, l’injustice, la privation de liberté, la violation de territoire….

La colère permet justement de se mettre en action, en mouvement, en osant dire ce qui nous semble insupportable, en formulant nos exigences, en hurlant notre rage à l’inopportun… ou en assénant un magnifique uppercut à celui qui vient marcher sur nos plates-bandes.

  • La peur :

    c’est l’alarme par excellence pour nous alerter d’un danger imminent. Elle se déclenche pour notre survie.

Attention
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Exemple : une voiture fonce sur nous, quelqu’un s’apprête à nous frapper, un incendie s’est déclaré et se rapproche de nous…

Face à la peur, trois réactions possibles. Soit elle nous met en action (fuir pour nous éloigner du danger ou combattre pour faire face à l’adversité), soit elle nous impose de ne plus bouger (figement pour éviter d’envenimer la situation ou pour passer inaperçu)

  • La tristesse :

    elle s’exprime lorsque nous avons besoin de réactiver du lien social, de recevoir de l’amour et de la compassion.

Femme triste
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Exemple : décès d’un être cher, perte de son travail, changement non souhaité, douleur intense… 

Elle nous impose un mouvement de repli, un temps de recueillement, de réflexion et de recentrage : qu’est-ce qui est important dans la vie ? Quelles sont mes valeurs phares ?

Les émotions sont donc essentielles à la survie de notre espèce, c’est grâce à elles si l’Homme est encore là aujourd’hui. Mais alors pourquoi les émotions sont-elles dénoncées et perçues comme un problème ?

C’est ce que je vais vous expliquer juste après… 

#2 – Trop d’émotions : un dysfonctionnement insupportable

Femmes en colère
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Une émotion trop forte qui dure trop longtemps est le signe d’un dysfonctionnement.

L’excès en tout est un défaut
Jules Crépieux Jamin

Imaginez votre alarme incendie se déclenchant pour un oui ou pour un non, à toute heure du jour et de la nuit…

C’est pareil pour les émotions. Si un manager se met sans arrêt en colère contre ses équipes, celles-ci travailleront dans la peur permanente ce qui déclenchera des relations conflictuelles, des arrêts maladie à répétition, des risques psycho-sociaux élevés ou des démissions massives. Si un collaborateur est dans la peur permanente il risque de commettre des erreurs impardonnable, s’il est dépressif, son énergie basse va plomber l’ambiance du service.

Pour le bien-être de tous et la bonne marche de l’entreprise, il est donc légitime de demander aux employés et managers de rester dans la juste mesure.

Par contre, demander à une personne de « gérer » ses émotions revient à lui demander de les nier totalement.

Voyons pourquoi il s’agit d’une aberration sans nom…

#3 – Absence d’émotion : une bombe à retardement 

Bombe à retardement
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Les RH et les managers rêvent de recruter des collaborateurs qui sachent parfaitement « gérer » leurs émotions, ne fassent pas de vagues, soient toujours de bonne humeur et acceptent de travailler sans rechigner.

Mais les études scientifiques ont toutes révélé que ne rien laisser transparaître ou s’empêcher d’exprimer des émotions pouvait agir comme un détonateur et déclencher des maladies graves de type cancer ou maladies auto-immunes.

Comme je l’ai dit précédemment, une émotion est un système d’alarme. Imaginez à présent que vous débranchiez l’alarme incendie pour ne plus l’entendre alors que le feu se propage à toute vitesse dans votre appartement…

De la même façon, se cacher derrière un sourire alors que la colère gronde au fond de soi ou qu’une immense tristesse nous a dévasté suite à l’annonce d’une mauvaise nouvelle ne va faire qu’amplifier le problème.

Si je réprime ce qui serait juste que j’exprime, ça s’imprime.
Et tôt ou tard, je déprime
Thomas d’Ansembourg

Il est donc essentiel de trouver le juste équilibre : ni trop ni trop peu.

Alors comment faire pour trouver ce fabuleux équilibre ?…

#4 – Reconnaitre ses émotions : la clé d’une vie saine

Si vous faites partie des personnes qui considèrent que les émotions empêchent d’avancer, nuisent au plaisir ou sont des gamineries inacceptables, il est compréhensible que vous n’appréciez pas les gens qui « pleurnichent », « sont peureux » ou « piquent des colères ».

Voir aussi – Les émotions : des signaux précieux pour prendre soin de vous

Pourtant, exprimer ses émotions est aussi naturel que d’éternuer ou de respirer. Heureusement, les choses commencent à changer.

Alors comment prendre soin de ses émotions ?

Méditation
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Depuis quelques années, certaines entreprises ont introduit la méditation de pleine conscience pour réduire les stress et augmenter le bien-être de leurs salariés.

La prise de conscience est l’une des clés essentielles : se reconnecter à soi, prendre conscience de se qui se passe maintenant dans mon corps et le reconnaitre : des tensions dans mes épaules, une boule dans ma gorge, un nœud dans mon estomac, du stress dans mon ventre, ma respiration bloquée dans le haut de mon corps, de la tristesse dans mon plexus…

Sans conscience, pas de changement possible.

Mais une fois que j’ai identifié une émotion, quoi en faire ?…

Voir aussi : Comment gérer rapidement vos émotions en entreprise avec l’EFT

#5 – Des mots pour des maux 

N’attendez pas d’être au bord de la crise de nerf, du burn out ou de la dépression pour agir !

Nettoyer
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S’occuper de nos émotions, c’est comme nettoyer la table après un repas. Si vous laissez s’accumuler les taches de sauce, les miettes de pain, les gouttes de confiture… il arrivera un moment où un Karcher deviendra indispensable le jour où vous voudrez retrouver une table immaculée.

Il en va de même pour l’être humain : avoir une hygiène mentale est aussi indispensable qu’une hygiène corporelle. Il faut y prêter attention le plus souvent possible, a minima une fois par jour.

Quelques idées de pratique : méditation, activité physique régulière, yoga, journal intime, marche, danse, chant, dessin, natation, jogging, tennis … toute activité qui vous permet de vous défouler ou de vous détendre et vous évitera de longues heures dans le cabinet du psy ou du médecin.

Si les activités précédentes permettent d’extérioriser les tensions et de vider le trop plein d’émotions, un peu comme écluser un bateau qui prend l’eau, trouver l’origine de la brèche permet néanmoins d’aller plus loin. Voici deux techniques qui nécessitent que l’on s’y attarde :

  • Communication non violente
    Source : Blog de Cadre

    La CNV (Communication Non Violente) est une excellente technique qui permet de mettre des mots sur nos maux. Elle va nous aider à renouer avec une qualité d’écoute envers soi-même et envers l’autre, à retrouver la bienveillance et l’empathie que nous portons naturellement en nous, à partir de la vision fondamentale que tous les êtres humains ont des besoins.

    La CNV permet d’exprimer ce qu’un événement a généré émotionnellement en nous et de formuler notre besoin, de mettre en lumière ce qui facilite ou entrave la relation. C’est un formidable outil de compréhension  sur notre fonctionnement en tant qu’être humain. Elle propose une autre façon de penser, de s’exprimer et d’exercer son pouvoir, qui se différencie nettement de celle dont la plupart des gens dans le monde ont été éduqués à communiquer et à interagir.

    Elle est une invitation à concentrer notre attention sur ce qui est en jeu chez nous et chez l’autre, et à réfléchir à notre intention : continuer à jouer à « qui a tort, qui a raison » ou bien (r)établir le lien.

  • La seconde, encore très peu utilisée dans le monde du travail, est l’EFT (Emotional Freedom Technique).

    Cette pratique va nous permettre de baisser l’intensité de l’émotion pendant que l’on se concentre sur le problème ou la situation. Quand on sait que l’émotion shunte la partie du cerveau nous permettant de réfléchir, on comprend pourquoi l’EFT va nous permettre de recouvrer rapidement nos esprits et nos neurones !

Voir aussi : La CNV en 4 étapes pour une communication respectueuse  

En conclusion, nous avons tendance à rejeter nos émotions parce que notre éducation nous appris que ce n’était pas bien, pas approprié. En réalité, les émotions qui nous traversent sont de précieux indicateurs qui nous donnent des trésors d’informations sur nous-même et sur les autres. Alors développons notre sensibilité !

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Vous avez d’autres techniques pour gérer vos émotions ? Partagez-les avec nous dans les commentaires.
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